Sécurité des praticiens : l’urgence
Le 2 novembre dernier, un cabinet dentaire à Mayotte a été braqué par des individus armés de machettes. Avec pour conséquences dramatiques trois patients blessés, dont un enfant. L’équipe du cabinet dentaire est traumatisée. Ce fait de violence extrême n’est malheureusement pas isolé.
Selon les données de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), notre profession est très exposée, elle est même en première ligne. Une projection de l’ONVS estime qu’environ 200 déclarations d’agression seront recensées en 2022 contre des praticiens et les membres des équipes dentaires.
Les faits d’agression dans les cabinets dentaires se multiplient : attaque récente au couteau d’un praticien et de son assistante dans un cabinet à Tours, menaces de mort de praticiens en Paca, braquage à l’arme de poing d’un praticien dans les Pyrénées-Atlantiques… À Tours, le conseil départemental et le Conseil national se sont portés partie civile contre l’agresseur.
S’agissant de Mayotte, le conseil départemental de la Réunion, avec l’appui du Conseil national, vient de transmettre à la préfecture et à l’ARS des propositions pour sécuriser les cabinets dentaires. Il s’agit, entre autres, de se donner les moyens d’appliquer un protocole-cadre de sécurité datant de 2011, visant notamment à la coopération entre les professionnels de santé et les services de l’État.
Plus largement, le Conseil national travaille avec les conseils départementaux de l’Ordre et leur référent « violences » pour les accompagner dans leurs démarches auprès des autorités locales.
Devant l’urgence de la situation, le président du Conseil national, Philippe Pommarède, a remis une note de synthèse sur la sécurité des équipes dentaires à la ministre Agnès Firmin Le Bodo, lors d’un rendez-vous le 26 octobre dernier. Le Conseil national s’est également rapproché de l’ONVS.
Le Conseil national plaide pour que des outils de prévention soient mis à la disposition des praticiens. L’observation des faits de violence, nécessaire et indispensable, doit s’accompagner d’une politique de prévention et d’accompagnement, avec le déploiement d’un dispositif complet, jusqu’à la formation des praticiens visant à réduire les risques.
Dans l’immédiat, le Conseil national rappelle que les praticiens agressés, y compris verbalement, sont invités à systématiquement porter plainte, mais aussi à déclarer tout événement sur le portail de l’ONVS ➡️ https://onvs.fabrique.social.gouv.fr/
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