Qualité de l’enseignement de l’odontologie dans l’UE : un texte majeur
Lors de la dernière réunion de la Fedcar, le 29 novembre dernier au siège de l’Ordre, un texte commun était rendu public. Il appelle la Commission européenne à un contrôle indépendant de l’enseignement en Europe.
Ce texte constitue un précédent très important pour la profession de chirurgien-dentiste en Europe, et c’est dans ce contexte que s’est déroulée le 29 novembre dernier, au siège du Conseil national de l’Ordre, à Paris, la réunion des régulateurs dentaires de la Fedcar (Fédération des autorités compétentes et régulateurs dentaires européens), dont l’Ordre, avec Christian Winkelmann, assure le secrétariat général.
Pour la première fois en effet, les deux principales organisations représentant d’une part les chirurgiens-dentistes, le Conseil européen des dentistes (CED), et d’une part, les régulateurs des professions dentaires, la Fedcar, ont adopté un texte commun sur le contrôle de la formation initiale dans l’Union européenne.
Une évaluation « exhaustive » de la composante clinique
Cette position partagée, dont la Fedcar avait eu l’initiative, insiste sur la nécessité de renforcer l’accréditation de l’enseignement dentaire en Europe. Dans ce texte, rendu public le 29 novembre, les deux parties en appellent à des « mesures supplémentaires pour que la qualité de l’enseignement dentaire, et en particulier de la composante clinique, soit évaluée de manière exhaustive, en particulier en ce qui concerne les normes et lignes directrices relatives à l’assurance qualité dans l’espace européen de l’enseignement supérieur. Ces mesures sont nécessaires pour renforcer la confiance mutuelle et assurer le bon fonctionnement du marché unique ».
En pratique, le CED et la Fedcar demandent à la Commission européenne d’adopter les deux grandes mesures ci-dessous.
1. « La possibilité pour un État membre de retirer la reconnaissance donnée aux institutions qui ne respectent plus les normes requises pour former les étudiants en art dentaire aptes à un exercice sans danger de leurs diplômes. » Précisons d’ailleurs que cette possibilité existe déjà dans certains États.
2. « La modification de la directive 2005/36 afin de mettre en place un système obligatoire d’évaluation publique, régulière et indépendante, de tous les établissements offrant une qualification en art dentaire. »
Une grande étude sur l’avenir de la formation
Il reste à voir quelle forme concrète pourrait avoir ce contrôle indépendant, à l’aune de ce qui se passe dans certains pays de l’Union européenne. Après l’exemple irlandais en 2018, c’est celui de la Belgique qui a été exposé cette année à la réunion de la Fedcar, par Mme Nurtantio, représentante de l’AEQES, agence chargée de l’évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a expliqué comment s’est déroulée la dernière revue d’ensemble des trois écoles dentaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une procédure rigoureuse, conduite par une équipe de personnes extérieures à la Belgique et composée de représentants des étudiants, de la profession et de l’Académie nationale de chirurgie dentaire.
Après réception d’un questionnaire préalable, l’équipe se rend sur les sites et formule des recommandations suivies d’engagement, vérifiées deux ans plus tard. Tous les pays en Europe n’ont pas un système aussi ambitieux. La question de la formation est décidément au cœur de l’agenda de la Fedcar. Lors de cette réunion du 29 novembre, les professeures Stéphanie Tubert-Jeannin et Sybille Vital, respectivement présidente et membre du comité exécutif de l’Association for Dental Education in Europe (ADEE), ont présenté le grand projet d’étude, lancé en octobre 2019, sur le futur de la formation dentaire en Europe. Intitulée « O-Health-Edu », cette étude très attendue donnera lieu à un premier point d’étape à la fin de l’été 2020.
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